Le conseil de Golfe du Morbihan – Vannes agglomération a été un peu plus animé qu’à l’accoutumée, ce jeudi 20 octobre 2022. L’avenir de l’île Berder a vivement opposé élus de gauche et de droite. Le vœu d’une concertation apaisée a été largement rejeté.
L’île Berder, près de Larmor-Baden, en 2014. Le bâti est désormais partiellement effondré, le site étant au cœur d’une intense bataille juridique. | ARCHIVES OUEST-FRANCE
Le vœu de Christian Le Moigne, conseiller communautaire vannetais, d’organiser une concertation apaisée sur l’avenir de Berder
, a tout sauf pacifié la fin du conseil de Golfe du Morbihan – Vannes agglomération (GMVA), ce jeudi 20 octobre 2022.
Le vœu de Christian Le Moigne, conseiller communautaire vannetais, d’organiser une concertation apaisée sur l’avenir de Berder
, a tout sauf pacifié la fin du conseil de Golfe du Morbihan – Vannes agglomération (GMVA), ce jeudi 20 octobre 2022.
L’avenir de l’îlot privé de 23 hectares, à Larmor-Baden, est en suspens. Les éventuels recours prolongeraient de plusieurs années l’état végétatif dans lequel Berder se retrouve aujourd’hui emprisonné. Dans cette zone grise où rien ne peut se faire, le patrimoine se dégrade sans attendre, comme en atteste notamment l’effondrement de la tour hexagonale. Cet attentisme n’est ni responsable, ni acceptable
, estime l’élu.
Enfin un sujet qui va mettre de l’ambiance», a ironisé David Lappartient.
Comme il y a quinze jours, le maire de Sarzeau et conseiller communautaire s’exprimait aussi en tant que président du Département.
« Vous jouez au pompier pyromane »
La propriété privée, ça se respecte. On veut faire rendre gorge à Michel Giboire, on ne va pas le forcer à vendre, l’exproprier. Berder n’est pas à vendre. Quand bien même elle le serait, le Département ne peut pas verser 40 millions d’euros. «C’est parce que vous avez ce comportement que les bâtiments s’effondrent, et vous venez vous en plaindre après. Vous jouez au pompier pyromane, nous n’irons pas là où nous ne voulons pas aller», a taclé David Lappartient, démontant un à un les arguments des partisans d’un retour de Berder dans le giron public.
Le parc naturel régional n’a rien à faire dans cette affaire, Larmor-Baden n’en faisant pas partie. Le conservatoire du littoral serait-il acheteur ? Il nous a plantés pour la gestion de l’île d’Ilur… Et l’élu de demander que la Région éclaircisse sa position, celle de la majorité départementale est très claire.
« Rien d’anti-républicain »
Nous sommes très attachés à ce que cette île reste accessible. Mais nous n’aurons pas la capacité d’investir, lui a répondu Anne Gallo, maire de Saint-Avé, conseillère communautaire et vice-présidente au tourisme et au patrimoine à la Région Bretagne.
À son tour, le conseiller régional, communautaire et municipal vannetais Simon Uzenat est intervenu : J’assume complètement ma présence lors de la dernière manifestation à Berder, ce n’est pas en contradiction avec la position de la Région, c’est du bon sens.
Rappelant que ce voeu n’évoquait pas l’expropriation, le socialiste a dégainé : Le patrimoine n’est pas entretenu. «Quand vous parlez de pompier pyromane, vous oubliez que c’est la justice administrative qui a pris des décisions qui s’imposent et doivent être respectées. Tout ce qu’on demande, c’est qu’une discussion puisse s’ouvrir, qu’on se pose ensemble des questions, que l’agglomération mette sur la table des projets. Il n’y a rien d’anti-républicain là-dedans».
Le voeu rejeté
Premier concerné par ce dossier à haut potentiel polémique, le vice-président de GMVA et maire de Larmor-Baden, Denis Bertholom, a conclu ces échanges vifs. Je crois en la force de la justice. J’ai été élu de façon démocratique, tout comme mon conseil, on a élaboré un Plan local d’urbanisme pendant dix ans, avec les habitants. Berder est un espace privé, on a posé l’obligation que cette île accueille les familles pour s’y promener, y résider, y organiser une activité. Les associations ne veulent qu’une chose : que toute l’île soit classée en espace remarquable. Je passe mon temps au tribunal administratif, depuis mon élection en 2008. Mais j’ai oeuvré et j’oeuvrerai pour que Larmor-Baden ne soit pas une commune de volets fermés.
Par sept voix pour, 47 contre, 28 abstentions, six votes non exprimés, certains élus étant partis avant la fin de la séance, «le voeu est donc rejeté», a lancé David Robo. Le président de GMVA, avait pourtant, un peu plus tôt, souhaité lui aussi l’apaisement. Attendons sereinement les décisions de justice. L’île a été, est toujours et sera encore accessible au public demain, le propriétaire en permet l’accès.
Ouest-France – Publié le