Le rêve de Gérard

Par un après midi de printemps je décide de naviguer jusqu’à Berder accompagné de mon petit fils.

Nous longeons l’île de Gavrinis, traversons le courant, contournons l’île Er Lannic d’où émergent quelques menhirs de son cromlech et admirons le cairn de Gavrinis. La marée montante nous porte rapidement devant l’île de Berder. Le calvaire, le quai Jean XXXIII, la plage auprès de laquelle je compte mouiller. L’ancre est prête, une petite manœuvre à la voile et l’embarcation est au mouillage à quelques mètres du rivage, deux heures avant la pleine mer.

C’est parti pour une ballade devenue, après bien des vicissitudes, parc départemental. Je décide d’organiser la découverte des merveilles végétales et des points de vue à l’enfant qui m’accompagne. Les grands chênes verts étendent leurs élégants branchages, les pins autour de la chapelle offrent de superbes points de vue en accentuant la perspective.

De la pointe sainte Anne, ou sont installés des bancs, le cône de vue sur la baie de Kerdelan est imprenable.

Depuis peu des zones de culture d’algues s’y sont implantées sous l’impulsion du parc. Nous longeons la pêcherie devenue un centre départemental lié à l’ostréiculture et la culture des algues. Un centre d’investigation accueille des séminaires. Les participants prennent pension sur l’île.

Le gois est encore couvert et des kayakistes s’amusent avec le courant. Le passage à marée haute est effectué avec des navettes électriques chargées est entretenues sur le site. Nous longeons l’île à l’ombre des cyprès centenaires. Nous  bifurquons pour rejoindre la route menant aux bâtiments sous des châtaigniers en fleurs.

Oh papy il y a des chevaux. Oui ce sont les montures de cavaliers randonneurs faisant étape sur l’île. D’ailleurs les cyclistes et les randonneurs ont aussi cette possibilité dans des gîtes.

Nous arrivons au bâtiment principal abritant des gîtes, des chambres d’hôtes, une salle de restaurant et des bureaux. Un petit coucou à l’accueil pour récupérer un plan détaillé des activités et des lieux ouverts au public.

Nous poussons jusqu’à la grange ou des artistes locaux exposent leurs toiles. En chemin quelques sculptures en bois ou en métal agrémentent les espaces entre les différents bâtiments qui sont essentiellement destinés au couchage et aux salles de réunion.

Papy t’as vu il y a un grand jardin. Oui ce jardin maraicher permet au restaurant de proposer des plats avec des légumes de l’île. On peut aussi venir cueillir la production à des prix intéressants. Ce sont des jeunes maraichers qui exploitent le jardin et ils vivent sur l’île.

Les frondaisons de châtaigniers et de chênes au delà de la grange couvrent de jolis sentiers. Cet espace forestier devenu quasi friche a été réhabilité par le parc naturel régional qui lui a redonné vie. Le parc régional, installé dans un bâtiment à ouvert la maison du parc.

Nous voici devant l’île de la jument. Quelques bateaux luttent contre le flot. J’explique à mon petit fils qu’une étude hydrolienne est en cours avec l’objectif de rendre l’île autonome en besoin électrique. Retour à la plage, nous croisons quelques navigateurs de l’école de voile de l’île. Catamarans, dériveurs, paddles, kayaks, voiles ancienne sur un sinagot (mab er guip) et un guépard (fleur de blé noir) permettent d’assouvir la passion de la voile à tous les âges.

Papy t’as vu on voit la tour. Oui elle abrite des chambres d’hôtes familiales.

Notre embarcation nous attends, l’ancre est prestement remontée, une ballade jusqu’à Kreizic d’où Berder resplendit dans ce bel environnement marin qu’est le golfe du Morbihan.

Quel bonheur de partager ce moment avec mon petit fis et d’avoir pu préserver ce beau site accessible à tous le monde.

Gérard – 22/12/2020